Le 27 août 2023
Comptabilité

Par Mathilde Fauconnier

Comment faire un tableau de flux de trésorerie ? Le guide

Toute entreprise a besoin de bien gérer sa trésorerie pour faire face à ses engagements et développer son activité professionnelle. Il est ainsi nécessaire de suivre et d’anticiper les flux de trésorerie pour pérenniser l’activité et avoir une vision claire des liquidités disponibles. Définition des flux de trésorerie, construction d’un tableau de trésorerie, utilité et avantages de cet outil comptable : découvrez notre guide sur le tableau de flux de trésorerie pour un pilotage optimal ! 

Le tableau de flux de trésorerie, qu’est-ce c’est ?

Le tableau de trésorerie, malgré une appellation qui peut sembler intimidante, est un document financier assez simple. Il récapitule toutes les entrées et sorties d’argent qu’une entreprise a effectuées au cours d’une période définie, souvent correspondant à la période comptable.

Il permet d’expliquer comment l’entreprise génère ses liquidités et comment elle les investit dans son développement. Ce tableau classe les flux selon trois catégories d’activités :

Activité d’exploitation : cette partie concerne les opérations courantes liées à l’activité principale de l’entreprise.

Activité d’investissement : elle englobe les achats et ventes d’actifs, tels que des biens immobiliers, des véhicules, des brevets, etc.

Activité de financement : celle-ci recouvre les mouvements liés aux emprunts, aux fonds propres, au remboursement des prêts, et autres opérations financières.

En additionnant les liquidités encaissées et décaissées de ces activités, on peut calculer la variation du flux de trésorerie sur la période concernée ! Le tableau de trésorerie fait partie des 3 états financiers essentiels d’une entreprise, avec le compte de résultat et le bilan. 

A lire également : Qu’est-ce que sont les flux de trésorerie d’une entreprise ? Définition et suivi

Quel est l’intérêt de faire un tableau de flux de trésorerie ?

Le tableau de trésorerie est un outil essentiel qui offre de nombreux avantages, notamment :

  • évaluer les changements de trésorerie causés par les activités opérationnelles et d’investissement de l’entreprise ;
  • examiner et diagnostiquer la santé financière de la société pour évaluer sa rentabilité ;
  • contrôler la manière dont l’entreprise utilise et crée sa trésorerie d’année en année,  ce qui permet une comparaison ; 
  • analyser la capacité de l’entreprise à financer des investissements qui nécessitent de la trésorerie ;
  • peaufiner la stratégie à moyen et long terme de l’entreprise ;
  • indiquer le niveau de liquidité de l’entreprise pour évaluer l’état et les mouvements de la trésorerie, et décider de la stratégie à adopter ;
  • mesurer les variations de l’actif, du passif et des capitaux propres, pour quantifier les liquidités que l’entreprise possède réellement et évaluer sa performance opérationnelle ;
  • aider à anticiper les futurs flux de trésorerie, ce qui est utile pour établir des prévisions de trésorerie dans le cadre d’un business plan à moyen ou long terme.

A lire également : Trésorerie d’une entreprise : définition, calcul et gestion

De quoi se compose un tableau de trésorerie ?

Un tableau de flux de trésorerie se compose de plusieurs éléments. Voici les différentes notions à connaître :

Flux de trésorerie de l’activité (FTA)

Le Flux de Trésorerie d’Activité (FTA) correspond aux sommes liées à l’activité régulière de l’entreprise. Autrement dit, il représente approximativement le chiffre d’affaires de l’entreprise, excluant les investissements et le financement.

Le FTA prend en compte à la fois les dépenses et les recettes, reflétant ainsi la valeur monétaire de la richesse générée par l’entreprise. Il constitue généralement la majeure partie des flux de trésorerie de l’organisation.

Flux de trésorerie de l’investissement (FTI)

Cet élément du tableau de trésorerie comprend les achats ou ventes d’actifs tels que des biens immobiliers, des véhicules, des brevets, etc. Ils sont enregistrés en utilisant les fonds disponibles. Ces transactions ne prennent donc pas en compte les achats qui sont financés par un emprunt.

Flux de trésorerie de financement (FTF)

Cette catégorie englobe les revenus et les dépenses liés aux emprunts et aux capitaux propres de la société. Cela peut inclure, par exemple, le remboursement d’un prêt, l’obtention d’une nouvelle ligne de crédit, ou encore l’ajout d’un nouvel investisseur au capital.

Capacité d’autofinancement (CAF)

Cette approche permet d’évaluer la rentabilité du modèle économique d’une entreprise, c’est-à-dire de déterminer si elle génère plus de revenus qu’elle n’engage de dépenses. Pour ce faire, toutes les ressources brutes disponibles à la fin de l’exercice comptable sont prises en compte.

Flux de trésorerie disponible (Free cash flow)

Le free cash flow est un indicateur financier très important pour les chefs entreprises et les investisseurs. Il s’agit des fonds disponibles après avoir déduit les cessions d’actifs, les investissements, les impôts sur l’exploitation, et le besoin en fonds de roulement (BFR) de l’entreprise.

Besoin en fonds de roulement (BFR)

Le Besoin en Fonds de Roulement, ou BFR, correspond à l’argent dont l’entreprise a besoin pour financer son exploitation quotidienne. L’excédent de l’actif sur le passif est pris en compte, et sa variation est intégrée dans le tableau de flux de trésorerie.

Sur la même thématique : Comment gérer la trésorerie de son entreprise ?

Comment calculer les flux de trésorerie ?

Méthode directe

La méthode directe est souvent perçue comme la plus simple pour un dirigeant d’entreprise. Pour calculer le flux de trésorerie d’exploitation en utilisant cette méthode, il faut simplement :

✔ additionner tous les encaissements liés à l’exploitation (comme les règlements de vos clients)

✔ soustraire tous les décaissements liés à l’exploitation (comme les paiements aux fournisseurs, les salaires, etc.). 

Méthode indirecte

La méthode indirecte, quant à elle, s’appuie sur les éléments du bilan et le résultat net pour déterminer le flux de trésorerie d’exploitation. Elle est souvent favorisée par les comptables, car elle repose sur les documents comptables établis à la clôture de l’exercice.

En utilisant cette méthode, on commence par le résultat net, auquel on ajoute les amortissements. Ensuite, on effectue des ajustements sur l’actif et le passif (tels que les créances clients, les stocks, les dettes fournisseurs, les taxes et impôts à payer, etc.). 

💡 En clair, la méthode directe offre une approche plus simple et plus directe, tandis que la méthode indirecte offre une analyse plus détaillée. C’est généralement celle la plus utilisée par les professionnels de la comptabilité.

Comment faire un tableau de flux de trésorerie ?

1. Recueillir toutes les informations nécessaires

Recherchez et récoltez les différents documents comptables permettant de créer votre tableau de trésorerie. Les éléments dont vous aurez besoin comprennent :

  • le compte de résultat pour déterminer la capacité d’autofinancement ;
  • le bilan et ses annexes pour obtenir des informations sur les immobilisations, par exemple ;
  • le tableau de financement pour identifier la variation du BFR et les financements.

Prenez en compte non seulement les flux de trésorerie passés, mais aussi futurs, afin d’obtenir une image réaliste et pertinente de la situation !

2. Calculer les flux de trésorerie

Une fois la structure du tableau de suivi de trésorerie en place, il est temps de le remplir. Il y a deux méthodes pour cela, comme présentées ci-dessus : 

  • la méthode directe, qui comptabilise tous les décaissements et encaissements des activités d’exploitation ;
  • la méthode indirecte, qui se base sur la comptabilité de l’exercice et sur le résultat net du compte de résultat.

3. Mettre à jour le tableau régulièrement

Un tableau de trésorerie prévisionnel doit être mis à jour régulièrement et avec précision, en particulier pour ajuster les prévisions de trésorerie. Ce n’est pas quelque chose à faire une fois par an, puis à oublier dans un coin !

Vous devez également faire preuve de prudence dans vos hypothèses et scénarios pour reste au plus proche de la réalité. Prendre en compte des facteurs tels que les délais de paiement et la saisonnalité des ventes est essentiel pour ne pas vous tromper.

💡 À savoir que le suivi minutieux des variations de trésorerie peut être grandement simplifié grâce à l’utilisation de logiciels spécialisés. 

Analyse et interprétation des flux de trésorerie

Flux de trésorerie positif

Si le flux de trésorerie est positif, cela signifie que l’entreprise a enregistré plus d’entrées d’argent que de sorties durant une période donnée, indiquant théoriquement qu’elle gagne de l’argent. Cependant, cela ne traduit pas nécessairement des bénéfices !

L’entreprise peut choisir de réinvestir cet excédent, de le distribuer aux associés ou de rembourser des emprunts. Ainsi, il est possible d’avoir un flux de trésorerie positif sans réaliser de bénéfices, et vice versa : l’entreprise peut aussi être rentable sans avoir un flux positif.

Flux de trésorerie négatif

D’un autre côté, si le flux de trésorerie est négatif, cela signifie que l’entreprise a dépensé plus d’argent qu’elle n’en a gagné. Il n’y a pas lieu de s’alarmer immédiatement, car cela peut être le résultat d’un investissement majeur effectué pour se développer ou rembourser des dettes.

Toutefois, si ce n’est pas la raison du flux négatif au sein du tableau de trésorerie, cela pourrait indiquer que l’entreprise n’est pas rentable. Dans ce cas, une analyse plus approfondie serait nécessaire pour ajuster les dépenses ou les recettes, afin de remédier à la situation.

Quand réaliser un tableau de trésorerie ?

Le tableau de trésorerie offre une vue d’ensemble de la situation financière d’une entreprise, en s’appuyant sur des données historiques. Il s’établit normalement en parallèle avec le bilan comptable.

La fréquence de réalisation du tableau des flux de trésorerie peut varier selon la taille et les besoins de l’entreprise. On peut en créer un mensuellement, semestriellement ou même annuellement.

C’est dans tous les cas un signe révélateur de la santé financière de la société, et une base solide pour établir un plan de trésorerie prévisionnel pour l’année suivante. Le tableau de trésorerie est également souvent conçu en même temps que le budget prévisionnel pour faire des prévisions précises et contribuer à une gestion financière efficace et stratégique.


Le tableau de trésorerie représente donc un outil de suivi financier précieux afin de savoir comment une entreprise génère de l’argent au cours de son exercice. Il est assez simple à comprendre et les gérants d’entreprise intègrent couramment ce tableau dans les annexes comptables en complément des comptes de résultat et du bilan !

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Mathilde Fauconnier
Rédactrice web SEO, j’accompagne Obat depuis 3 ans dans la création de contenus en décryptant les spécificités de la gestion du bâtiment pour les artisans.

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