Le 9 avril 2020
Article mis à jour le 25 janvier 2024
Définition BTP

Par Florent Liagre

Le déboursé sec : définition et calcul des marges dans le BTP

En tant que professionnel du bâtiment, chiffrer ses chantiers peut être un processus délicat. Il n’est pas toujours simple de trouver le juste milieu entre facturer un prix de vente réaliste et compétitif et dégager une marge suffisante pour ne pas travailler à perte. Heureusement, un indicateur en particulier permet de faire ce calcul : c’est le déboursé sec ! Dans cet article, on vous explique comment utiliser la méthode du déboursé sec pour calculer votre taux de marge dans le bâtiment et s’assurer que vos travaux délivrent la meilleure rentabilité possible. 

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Définition du déboursé sec

Qu’est-ce que le déboursé sec ? Dans le bâtiment, le terme de déboursé sec désigne toutes les dépenses nécessaires à l’exécution d’un ouvrage, sans compter la marge à dégager. Il inclut en général la main d’oeuvre, l’achat des fournitures et des matériaux, ou encore la location de matériel.

Le déboursé sec est un indicateur majeur pour réaliser le chiffrage d’un chantier et évaluer son seuil de rentabilité. En effet, il vous permettra de définir un prix de vente équilibré, qui soit juste, compétitif et vous permette de dégager des bénéfices.

Comment calculer le déboursé sec ?

Le déboursé sec (DS) concerne aussi bien le gros oeuvre et que le second oeuvre. Pour calculer le déboursé sec d’un ouvrage, il suffit simplement d’additionner tous vos frais de chantiers.  

Taux horaire + matériaux + matériel = DS 

Le calcul du déboursé sec permet ainsi d’estimer le coût de construction d’un ouvrage pour que vous puissiez à la fois rentrer dans vos frais et dégager un bénéfice satisfaisant

A lire également : 9 astuces pour améliorer la rentabilité de son entreprise de bâtiment

Exemple d’un déboursé sec

Rien de plus parlant qu’un exemple pour illustrer l’importance du déboursé sec dans le calcul de rentabilité d’un projet de construction. A partir de cet indicateur, vous pourrez définir d’abord le coût de revient d’un chantier, puis un prix de vente à la fois rentable et compétitif.

Alors, comment faire un déboursé sec concrètement ?

Prenons un cas très simple : imaginons un artisan carreleur qui est chargé de poser un carrelage en faïence sur une surface de 5m2 dans une cuisine. Son tarif horaire est de 33€/heure et il estime que ce travail lui prendra une journée, soit 7 heures. Le prix d’achat des carreaux en faïence est de 50€/m2

Voici donc le calcul : (7×33) + (5×50) = 481. Le déboursé sec pour ce chantier est donc de 481 €. 

Comment calculer ses prix de vente à partir du déboursé sec ?

Après avoir calculé le déboursé sec d’un ouvrage, vous devez appliquer le coefficient des frais généraux de votre entreprise à ce chiffre ainsi que le coefficient de bénéfice pour obtenir le prix de vente HT de votre prestation.

Cette méthode vous permettra de constituer une bibliothèque d’ouvrages complète. En ajoutant ensuite ces ouvrages à un devis, le déboursé sec et la marge totale pour les travaux devisés se calculera automatiquement.

Méthode du déboursé sec : infographie

Voici une infographie résumant le calcul des prix de vente avec la méthode du déboursé sec :

Calcul du coefficient des frais généraux d’une entreprise

Les frais généraux de la société correspondent à ses frais fixes, hors frais imputables directement à un chantier. Exemple : loyer du local professionnel, charges d’électricité et d’eau, assurances, facture de téléphone, salaire des employés administratifs, amortissement, investissement, etc.

On distingue ainsi deux types de charges :

  • Les charges fixes, c’est à dire les dépenses courantes à payer tous les mois/ans, indépendamment du volume d’activité de l’entreprise (loyer, assurances professionnelles…) ;
  • Les charges variables, c’est à dire les dépenses qui fluctuent en fonction de l’activité de l’entreprise (frais de déplacement, communication, frais d’encaissement bancaire…).

Naturellement, le coefficient de frais généraux va être plus ou moins élevé suivant les corps de métiers, certains artisans du BTP ayant des frais professionnels plus importants que d’autres. Un menuisier a obligatoirement besoin d’un atelier alors que ce n’est pas forcément le cas pour un électricien. Ce dernier aura donc en théorie des frais généraux plus bas. 

Les frais généraux peuvent s’exprimer sous forme de coefficient ou de pourcentage. Votre comptable doit pouvoir le calculer pour vous sur la base de votre exercice précédent. Dans le cas contraire ou si vous n’avez pas de comptable vous pouvez les calculer vous même en utilisant cet outil.

A lire également : Les frais généraux en entreprise : définition et calcul

Calcul du prix de revient

Une fois que vous connaissez votre coefficient de frais généraux (FG) il suffit de l’appliquer au déboursé sec (DS) de vos ouvrages et vous obtenez leur prix de revient (PR). La formule est la suivante :

Prix de revient = déboursé sec * frais généraux (PR = DS * FG)

Si par exemple le déboursé sec d’un ouvrage est de 1288,00 € et le pourcentage de frais généraux de votre entreprise de 33% (1.33) cela donne :

Prix de revient = 1288,00 * 1,33 = 1713,04 €

3 leviers pour améliorer ses marges

Calcul du taux de marge (coefficient des bénéfices et aléas)

Ce coefficient correspond à la marge bénéficiaire que vous souhaitez ajouter au coût de revient d’un ouvrage. Il faut y inclure les aléas dû à l’impossibilité de prévoir exactement tous les frais liés à un chantier ou à la gestion générale de votre entreprise.

Dans le bâtiment, la plupart des professionnels visent un taux de marge de 30 à 40% en moyenne. Cela permet d’une part de parer aux éventuels aléas non prévus en amont, et d’autre part de se dégager des bénéfices satisfaisants, permettant à l’entreprise d’être rentable.

A lire également : Quelle différence entre taux de marge et taux de marque ?

Calcul du prix de vente HT

Lorsque vous avez défini votre coefficient de bénéfices et aléas (B), celui-ci vient s’ajouter à votre prix de revient (PR). La formule est la suivante :

Prix de vente = prix de revient * coefficient de bénéfices et aléas (PV = PR * B)

Par exemple, pour un coût de revient d’un chantier à 1713,04 € et un bénéfice à 30% (1.30) :

Prix de vente = 1713,04 * 1.10 = 2226,95 €

A ce prix de vente HT viendra s’ajouter votre TVA afin d’arriver au prix de vente TTC de votre devis.

Coefficients multiples

Un artisan peut tout à fait décider d’établir plusieurs coefficients de frais généraux et de bénéfices pour les appliquer à différentes situations. En effet, il peut arriver qu’un chantier nécessite des frais annexes ou très spécifiques. De même, vous n’utiliserez peut-être pas les même coefficients pour des travaux réalisés en sous-traitance. 

Connaître son déboursé sec grâce aux bibliothèques de prix

Les bibliothèques telles que Batichiffrage ou Batiprix permettent de connaître facilement le déboursé sec des ouvrages les plus communs pour chaque métier du BTP. Ces bases de prix disposent d’un bureau d’étude qui analyse le coût des fournitures chez les différents fournisseurs du marché et établit un tarif moyen par département français. 

Concernant le temps de main d’oeuvre, leur bureau d’étude travaille avec de nombreux partenaires qui établissent le temps moyen nécessaire pour un ouvrier afin d’accomplir un ouvrage. Les conditions de chantier réelles sont prises en compte (problèmes d’accessibilité, contraintes de sécurité, etc.) afin de refléter au mieux la réalité.

Le coût de la main d’oeuvre est lui aussi établi sur la base d’une moyenne nationale. Il prend en compte les salaire des ouvriers par corps de métiers, les charges sociales, les temps improductifs et les indemnités journalières. Le tout doit être ensuite pondéré suivant le niveau de qualification de l’employé. 

A savoir : l’utilisation d’un logiciel spécialisé pour les pros du bâtiment comme Obat permet d’avoir directement accès à ces bibliothèques. Cela évite de perdre de nombreuses heures à calculer vos déboursés secs dans un tableau Excel !

Comment accroître ses marges grâce au déboursé sec ? 

Tout l’enjeu pour un professionnel réside dans le fait d’équilibrer ses dépenses et d’engranger des profits satisfaisants, tout en restant concurrentiel. Pour augmenter vos marges, vous pouvez agir soit sur le prix de vente de vos ouvrages, soit sur le prix d’achat de vos matériaux. 

Dans le premier cas, soyez vigilant à ne pas augmenter trop drastiquement vos prix au risque de faire fuir votre clientèle. En effet, s’il y a un écart de prix trop important avec vos concurrents d’un même secteur, vous devez être capable de le justifier. C’est pourquoi il est toujours bon de se tenir informer de la moyenne des prix BTP pratiqués dans les différents corps d’état. 

Dans le second cas, il est toujours possible de négocier des remises avec vos fournisseurs si ce n’est pas déjà fait. Des réductions peuvent ainsi être prévues en fonction des volumes de commande. Sinon, n’hésitez pas à démarcher de nouveaux fournisseurs proposant des fournitures moins chères. À condition bien sûr que ce ne soit pas fait au détriment de la qualité du produit. 

A lire également : Calcul de la marge commerciale : la méthode simple

Rentabilité et déboursé sec avec le logiciel Obat

Spécialisé pour le bâtiment, le logiciel de gestion / facturation Obat vous permet d’optimiser vos marges et de suivre votre rentabilité depuis le premier devis envoyé jusqu’à la fin des travaux. Vous pourrez profiter des fonctionnalités suivantes :

  • Calcul des marges : lors du chiffrage de votre devis, appliquez un pourcentage de marge sur vos déboursés secs ; le logiciel calcule alors automatiquement le prix de vente HT de vos prestations. Retrouvez ensuite la marge totale générée sur le chantier et par type d’élément.
  • Suivi des achats : maîtrisez les dépenses liées à vos chantiers en rentrant vos factures d’achats : matériaux, note de restaurant, intervention d’un sous-traitant, etc. Le taux de marge global du chantier s’ajuste ensuite automatiquement et vous renseigne sur la rentabilité du projet. 
     
  • Saisie du temps : gérez vos coûts humains en suivant les heures travaillées par vous et votre équipe. Indiquez les heures effectuées par chaque ressource et les taux horaires associés. Vous pourrez alors visualiser le coût total de la main d’œuvre sur le chantier ainsi que la marge globale.
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Florent Liagre
Après plus de 17 années à gérer des projets web dans divers domaines, j’ai co-fondé Obat en 2019. En combinant mes connaissances accrues du digital à l’expertise commerciale de mon associé, nous avons pu développer un outil SaaS complet et intuitif, destiné à soutenir la croissance des petites entreprises du bâtiment.

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