Le 20 octobre 2021
Article mis à jour le 29 février 2024
Prévention et sécurité

Par Mathilde Fauconnier

Signalisation de chantier : le guide pour vos travaux du BTP

Quel que soit votre cœur de métier en BTP, il peut vous arriver de réaliser un chantier qui empiète sur la route ou se situe totalement sur la voie publique. Dans ce cas, il y a souvent des modifications sur la chaussée qui pourraient devenir dangereuses pour les usagers en voiture ou à pied. La signalisation de chantier permet donc de sécuriser les lieux en indiquant tous les changements et les nouvelles prescriptions. Pourquoi baliser un chantier ? Quelles sont les différentes signalétiques de travaux ? Quelles sont les étapes pour bien le sécuriser ? On répond à tout ça ici !

Quel est le rôle de la signalisation de chantier ?

La signalisation temporaire de chantier est indispensable dans le cadre de travaux sur la voirie. Ces travaux modifient ainsi temporairement l’accès et la circulation des usagers sur une partie publique.

Elle s’ajoute à la signalisation routière, et la signalétique travaux doit rester présente sur toute la durée du chantier pour assurer la protection des employés et des usagers.

Son rôle principal est donc de prévenir et informer les usagers que la voie a temporairement changée, guider les personnes et les véhicules grâce à la signalisation des travaux, entraîner une modification du comportement des personnes et des véhicules.

Les grands types de signalisation de chantier

Les panneaux temporaires

Les panneaux de signalisation de chantier sont de couleur rouge et jaune. Ils sont certifiés NF pour utilisation sur la voie publique, et on distingue plusieurs types de panneaux de chantier :

  • panneaux de danger temporaire (type AK) ;
  • panneaux de prescription temporaire ;
  • panneaux d’indication temporaire ;
  • panneaux fin de chantier (type K2) ;
  • panneaux de signalisation de chantier (type KC1) ;
  • panneaux de déviation temporaire (type KD).

Les cônes de signalisation et les piquets de chantier

Les cônes et plots de chantier permettent de signaler un chantier en amont. Les usagers peuvent ainsi facilement visualiser les zones à franchir ou non, la trajectoire et les nouvelles voies de circulation.

Les cônes sont orange et blanc avec des bandes rétroréfléchissantes pour augmenter leur visibilité. Les piquets de signalisation servent à baliser les chantiers sur accotement. De couleur rouge et blanche, ils signalent un obstacle ou un danger et se fixent directement au sol.

Le ruban et la chaîne de signalisation

La signalisation de chantier existe également sous forme de ruban pour renforcer la sécurité de lieux de travail. L’avantage des rubans et des chaînes, c’est qu’ils sont très simples à mettre en place pour baliser l’intérieur ou l’extérieur. Généralement réalisée en polyéthylène, cette signalétique est solide et résistante à la tension.

A lire également : Accident de chantier : comment réagir et les éviter ?

Les balises d’alignement

Les balises d’alignement sont rouges et blanches, et très facilement repérables pour les automobilistes. Elles ont plusieurs fonctions :

  • signaler un basculement de circulation ;
  • signaler une fermeture d’une voie ;
  • matérialiser un axe central sur une route sans marquage ;
  • signaler un danger sur la chaussée ou l’accotement ;
  • baliser un chantier sur route bidirectionnelle ;
  • modifier tout autre plan de circulation habituelle.

Les barrières de sécurité et les séparateurs de voie

La signalisation de chantier par barrière de sécurité a pour objectif de délimiter des zones interdites d’accès, ou bien de sécuriser les lieux lorsque le chantier longe une voie piétonne. Ainsi, aucun usager ne sera amené à franchir une zone de travaux dangereuse.

Il existe des barrières fixes, extensibles, pliables ou encore avec lisse selon les besoins. Pour les travaux longue durée ou l’interdiction d’accès à une route, les séparateurs de voie peuvent être une bonne solution. Ils alternent les couleurs rouges et blanches pour améliorer la visibilité.

La signalisation lumineuse de chantier

Pour sécuriser le chantier la nuit ou la journée lorsqu’il fait sombre, les équipements lumineux sont indispensables. On distingue plusieurs types de signalisation de chantier dans cette catégorie :

  • Les feux de chantier : optique rond ou barres lumineuses, ils se fixent sur les balises ou autres supports temporaires. Ils mettent en évidence la zone concernée et renforcent la vigilance des usagers.
  • Les lampes de chantier : source de lumière sur la zone, elles peuvent se fixer sur les cônes ou sur une barrière de sécurité.
  • Les triangles lumineux : ils signalent l’approche d’un chantier et préviennent d’un possible ralentissement.
  • Les feux tricolores de chantier : sur la voie publique, s’il est nécessaire de mettre en place d’une circulation alternée, il faut baliser correctement les voies. Les feux de chantier tricolores permettent de canaliser la circulation pour ne pas bloquer totalement une route. La circulation reste ainsi optimale, même en période de chantier.
signalisation temporaire de chantier

Comment bien baliser son chantier ?

La protection des personnes et des intervenants

Le balisage d’un chantier ne commence pas par la signalisation temporaire des lieux, mais bien des personnes qui y interviendront.

En effet, chaque intervenant susceptible d’être sur une voirie (ou à proximité) ou près d’une zone où interviennent des engins de chantier doit être équipé de vêtements de haute visibilité, des EPI conformes à la norme EN NF 471.

La signalisation d’approche

Ensuite, la signalisation de chantier consiste à avertir les usagers arrivant sur la zone des travaux. Il y a plusieurs règles auxquelles obéir pour cela :

  • un panneau 300 m avant la zone avertit les usagers qu’ils arrivent sur un chantier ;
  • un panneau 200 m avant la zone indique les modifications de voie (un panneau additionnel peut être joint, comme l’interdiction de doubler ou le risque de gravillon) ;
  • un panneau 100 m avant la zone indique la nouvelle vitesse et l’interdiction totale de stationner ;
  • un panneau 50 à 30 m avant la zone prévient les piétons de changer de côté ou d’emprunter un chemin balisé.

La signalisation de position

Cette troisième étape de signalisation de chantier permet de diriger les usagers vers leur nouvelle trajectoire, tout en délimitant le danger.

On utilise alors souvent des cônes ou des panneaux zébrés, et le parcours est retracé en jaune. Concernant le balisage des piétons, il est obligatoire d’installer des barrières entre leur voie de circulation et le chantier si les deux se longent.

La signalisation de fin de prescriptions

Dès que la zone des travaux est terminée et qu’il n’y a plus de dangers, la signalisation de chantier prévient les usagers avec la mention « Fin de chantier » ou « Fin de travaux », mention placée généralement 50 m après le chantier. De même, tous les panneaux de fin d’interdiction sont indiqués, avec retour à la vitesse initiale.

A lire également : Sécurité chantier : quelles sont les règles à suivre ?

Quels sont les chantiers concernés ?

Lors d’un chantier, un endroit se retrouve forcément encombré ou modifié en vue des travaux. La configuration et les accès du lieu changent alors. Il y a donc une réglementation de balisage de chantier à respecter selon le lieu des travaux :

  • Chantier privé : dans la situation où l’intégralité du chantier fixe se déroule sur un terrain privé, la responsabilité de l’intervenant seule est retenue et il n’y a pas de réglementation particulière. C’est au professionnel de prendre les précautions nécessaires.
  • Chantier en partie ou totalement sur la voie publique : en cas de chantier mobile sur la voie publique, une réglementation très stricte s’applique et il convient de la respecter.

Les règles en vigueur sur la signalétique

L’arrêté de circulation

Avant même de mettre en place une signalisation de chantier, il est nécessaire de demander un arrêté de circulation.

Cet arrêté peut être délivré par le Maire pour une voirie communale, par le Conseil Général pour une voirie départementale ou bien par la Préfecture pour une voirie nationale. Il faut ensuite l’afficher sur un panneau afin d’être consultable à chaque voie d’accès sur le chantier.

Le placement de la signalisation de chantier

La signalisation temporaire de chantier se soumet à une réglementation précise pour s’assurer que tous les professionnels suivent le même protocole. Ainsi, la signalétique doit être pertinente, cohérente, crédible et lisible

  • L’adaptation : la signalisation doit correspondre au type de voirie, au trafic (véhicules ou piétons qui empruntent la zone du chantier), au type de véhicules, mais aussi à la configuration de la voie (largeur, obstacles, visibilité, etc.).
  • La cohérence : la signalisation temporaire ne doit pas contredire la signalisation en place, et les marquages au sol sont modifiés en jaune si nécessaire. Si les panneaux permanents contredisent les panneaux temporaires, ils doivent être masqués.
  • La crédibilité : un chantier modifie les habitudes de l’usager. Pour qu’il respecte les nouvelles règles, les nouvelles prescriptions doivent être justifiées, régulièrement mises à jour et enlevées dès qu’elles ne sont plus d’actualité.
  • La lisibilité : pour que tous les usagers puissent en prendre connaissance, la signalisation de chantier doit être à bonne hauteur et sans entrave visuelle. Elle doit rester simple, avec 2 indications maximum, propre et en bon état.

La signalisation de chantier permet donc de garantir la sécurité de tout le monde : les intervenants sur les travaux, les piétons et les automobilistes. En indiquant les changements sur la voie et en limitant l’accès uniquement aux zones sans danger, la circulation peut continuer sans entrave. Sécuriser un chantier avec la bonne signalétique est primordial pour éviter les incidents et voir sa responsabilité engagée pour non-respect des réglementations !

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Mathilde Fauconnier
Rédactrice web SEO, j’accompagne Obat depuis 3 ans dans la création de contenus en décryptant les spécificités de la gestion du bâtiment pour les artisans.

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