Sur les chantiers de grande envergure, la sécurité ne s’improvise pas, surtout lorsque plusieurs entreprises cohabitent sur un même site. C’est ici qu’intervient le CISSCT, véritable comité de pilotage pour la santé, la sécurité des chantiers et les conditions de travail. Objectifs, composition, fonctionnement : on vous explique tout ce qu’il faut savoir sur ce comité de sécurité de chantier !
Le CISSCT (ou Collège interentreprises de sécurité, de santé et des conditions de travail) est une instance mise en place sur certains chantiers de grande taille : il a pour mission d’améliorer la coordination des équipes en matière de prévention des risques professionnels en bâtiment.
Sa mise en place est obligatoire lorsque deux conditions sont réunies, relevant de la coordination SPS de niveau 1 :
C’est le maître d’ouvrage qui est responsable de la constitution du CISSCT, au plus tard 21 jours avant le début des travaux.
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Le mission du CISSCT, c’est donc de rassembler les acteurs du chantier pour qu’ils puissent discuter ensemble des questions de santé, de sécurité et des conditions de travail. L’objectif est ensuite de définir des règles claires et partagées, qui tiennent compte des réalités du terrain et des particularités de chaque projet.
Le CISSCT en BTP est donc central dans la prévention des risques chantiers. Il endosse de nombreux rôles :
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Il faut savoir que dans le fonctionnement du CISSCT en bâtiment, tous les membres ne disposent pas du même niveau de participation aux décisions. En effet, on distingue :
| Membres avec voix délibérative | Membres à voix consultative |
| Le coordonnateur SPS (sécurité et protection de la santé), qui préside le CISSCT Le maître d’œuvre désigné Les entrepreneurs Les représentants des salariés des entreprises présentes sur le chantier | Les médecins du travail Les inspecteurs du travail Les représentants de l’OPPBTP (Organisme professionnel de prévention du bâtiment et des travaux publics) Les représentants du service de prévention des organismes de sécurité sociale |
À noter que les entreprises de petite taille (c’est-à-dire qui n’occupent pas au moins 10 travailleurs pendant 4 semaines) sont dispensées de participation, sauf si elles réalisent des travaux à risques particuliers : travaux en hauteur, à proximité de lignes électriques sous tension, etc.
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La première réunion du collège interentreprises doit se tenir dès que 2 entreprises au moins sont présentes sur le chantier. Ensuite, le CISSCT se réunit au minimum tous les 3 mois (ou plus fréquemment si c’est prévu dans son règlement intérieur).
Les réunions ont lieu sur le chantier, pendant les heures de travail. Elles sont précédées par une inspection du site. Le coordonnateur SPS (président du collège) établit l’ordre du jour, qui est transmis aux membres au moins 15 jours avant la réunion (sauf en cas d’urgence).
Les membres peuvent ensuite ajouter des points à l’ordre du jour dans un délai de 8 jours suivant la réception de la convocation.
Un règlement de fonctionnement est rédigé dès la phase de conception du chantier, sous la responsabilité du coordonnateur SPS. Ce document fixe notamment :
Ce règlement est soumis au vote des membres du collège lors d’une séance dédiée. Une fois adopté, il est communiqué aux organismes compétents (inspection du travail, OPPBTP, etc.).
Chaque réunion donne lieu à un procès-verbal : il réunit notamment les décisions prises, les observations issues des inspections et les actions de formation sécurité. Ces PV sont consignés dans un registre accessible aux membres du collège, à l’inspection du travail et aux organismes de prévention BTP. Il est conservé pendant 5 ans après la réception du chantier.
Également, les CSE des entreprises intervenant sur le chantier reçoivent une copie des procès-verbaux et peuvent formuler par écrit des remarques ou questions. Le président du collège doit leur répondre par écrit et informer les membres du collège lors de la réunion suivante.
Toute entreprise qui rejoint le chantier après la constitution du CISSCT est tenue de se conformer au règlement déjà en place. Elle doit également désigner ses 2 représentants :
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Tous les acteurs directement impliqués dans la sécurité du chantier doivent participer au CISSCT :
Le PGCSPS (Plan général de coordination en matière de sécurité et de protection de la santé) est un document qui organise la prévention des risques sur un chantier. Il est élaboré par le coordonnateur SPS et s’applique à toutes les entreprises intervenantes.
Le CISSCT est obligatoire si le chantier dépasse 10 000 hommes-jours et implique plus de 10 entreprises (en bâtiment) ou plus de 5 (en génie civil). Il s’agit alors d’un chantier soumis à une coordination SPS de niveau 1.
Le coordonnateur SPS veille à la prévention des risques dès la conception jusqu’à la réalisation du chantier. Il anime le CISSCT, élabore le PGCSPS, organise la coordination entre entreprises et s’assure du respect des règles de sécurité.
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