Poser du carrelage, ce n’est pas simplement aligner des carreaux. Il faut construire un ouvrage conçu pour durer et résister au temps, à l’humidité, aux variations de température. Pour ça, pas de place à l’approximation ! Il y a des règles précises, et elles ont un nom que tout bon professionnel du BTP connaît bien : les DTU. Et dans notre cas, ce sont les DTU carrelage – à savoir le NF DTU 52.1, le DTU 52.10 et le DTU 52.2 – qui nous intéressent. On vous explique tout.
“DTU” correspond à l’acronyme de Document Technique Unifié. Il s’agit d’un cahier des charges officiel co-écrit par des organismes du bâtiment, notamment l’AFNOR et CSTB.
Un DTU sert donc à définir les bonnes pratiques, les méthodes à suivre et les matériaux à utiliser pour chaque type de travaux (comme la toiture, la plomberie ou encore le carrelage)
Il se compose de trois parties :
Mais concrètement, pourquoi suivre un DTU ? Tout simplement parce qu’il structure votre travail et sécurise vos travaux :
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Le groupe DTU 52 regroupe donc trois normes clés pour la pose de carrelage, chacune adaptée à un type de mise en œuvre.
Le DTU 52.1 encadre la pose scellée des revêtements céramiques et pierres naturelles directement sur chape ou dalle fraîche. Ce type de pose est souvent utilisé dans les rénovations lourdes ou en neuf traditionnel, avec un support béton adapté (idéal quand on a une bonne réservation et qu’on veut un rendu ultra-solide).
Ce DTU de pose de carrelage précise donc la composition des mortiers, les tolérances de planéité, les délais de mise en œuvre ou encore les conditions de séchage. Il s’applique notamment sur :
Quant au DTU 52.10, c’est le document à suivre quand on travaille sur des sous-couches isolantes thermiques ou acoustiques, des dalles flottantes ou des chapes désolidarisées sous carrelage. Il pose ainsi les bases pour une bonne isolation sous le sol fini, que ce soit avant une pose collée ou une pose scellée.
Il est particulièrement utile en logement collectif, dans les ERP ou sur plancher en bois : en effet, ce sont des chantiers où l’on cherche souvent à éviter les ponts thermiques ou les résonances sonores. Même les mouvements du plancher ou les contraintes thermiques, le joint de carrelage d’un plancher chauffant tiendra dans le temps par exemple.
Enfin, le DTU 52.2 (aussi appelé DTU carrelage collé) est LA norme incontournable pour la pose collée de carrelage, de faïence, ou de pierre naturelle sur supports neufs ou existants. Il couvre un large champ d’applications :
Il précise tout : types de colles, temps de prise, tolérances, double encollage pour grands formats, gestion des joints périphériques et de fractionnement, etc.
Il aborde aussi des cas spécifiques comme la pose de carrelage sur plancher bois ou la gestion des supports sensibles à l’humidité.
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Le NF DTU 52.2 est la référence incontournable dès qu’on parle de pose collée de carrelage céramique, de grès, de pierre naturelle mince ou de tout revêtement assimilé. Il vous aide à obtenir un ouvrage durable, esthétique et conforme aux attentes du client (et des assurances !).
Prenons le temps de nous attarder davantage sur les spécificités de ce DTU 52.2 :
Concernant le support, ce dernier doit être plat, propre, sec et adhérent. Ensuite, il doit être conforme aux tolérances de planéité (par exemple 7 mm sous la règle de 2 m) et adapté au type de pose (murale, sol, sur plancher chauffant, etc.).
Un rapport contradictoire, signé avec le maître d’ouvrage et le maître d’œuvre, peut même être établi pour protéger toutes les parties.
L’encollage peut être simple ou double selon les dimensions des carreaux :
Concernant les formats maximum, on est à 3 600 cm² maximum en mural intérieur et jusqu’à 10 000 cm² en sol intérieur (si les conditions sont réunies évidemment).
La largeur des joints doit être d’au minimum 2 mm pour les joints normaux (mais cela peut varier selon la nature des carreaux), toujours dans le respect des joints périphériques et des joints de fractionnement. Enfin, le temps ouvert de la colle est à respecter impérativement (collage dans le frais).
Le DTU 52.2 impose l’usage de colles et mortiers classés selon les normes en vigueur (type C1, C2, S1, S2, etc.). De nouveau, le choix final dépend du support, du format des carreaux ou encore des sollicitations prévues. C’est à vous de vous adapter selon les spécificités de chaque chantier !
Les produits et matériaux doivent aussi toujours être compatibles entre eux.
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Vous le savez en tant que carreleur : la réussite d’un chantier ne se joue pas uniquement sur l’esthétique finale, mais surtout sur la longévité des travaux. Avec le DTU 52, tout est cadré pour travailler sereinement, avec l’assurance de livrer un résultat impeccable.
Pour commencer, le DTU 52.2 définit toutes les règles de l’art pour la pose collée des revêtements céramiques, assimilés et pierres naturelles. C’est aussi une référence solide en cas de sinistre : si le travail a été fait selon ces normes, votre responsabilité est protégée !
La dernière mise à jour du DTU 52.2 a pris en compte les nouveaux formats de carreaux qu’on voit de plus en plus sur les chantiers. Jusqu’à 10 000 cm² en pose intérieure au sol, et 3 600 cm² au mur : autant dire que le texte s’adapte à la réalité du terrain.
Avant même de coller la première dalle, le DTU 52.2 nous rappelle l’importance d’une bonne reconnaissance du support. Humidité, irrégularités, nature du sol ou du mur : ce sont autant d’éléments qui doivent être identifiés et validés en amont.
En neuf ou en rénovation, sur une chape fraîche, un carrelage de salle de bain, un mur humide ou un ancien carrelage existant : les DTU 52 viennent encadrer votre travail et vous épauler sur chaque étape du chantier. Suivre ces normes, c’est anticiper les désordres techniques et protéger votre responsabilité professionnelle. Et surtout, vous gagnez en confiance et en tranquillité !