Travailler dans le bâtiment signifie exercer un métier physique, et parfois risqué. Ainsi, depuis la réforme portée par la loi El Khomri de 2016, le suivi médical des salariés a été repensé pour mieux s’adapter à la réalité du terrain. Alors, qui est concerné par la visite médicale en BTP ? À quelle fréquence doit-elle avoir lieu ? Quelles sont les obligations de l’employeur ? Faisons le point ensemble.
Dès l’arrivée dans l’entreprise (ou via l’agence d’intérim pour les missions temporaires), le salarié passe une visite d’information et de prévention (VIP).
Elle a lieu dans les 3 mois suivant la prise de poste, sauf pour les postes à risques, où un examen médical d’aptitude est obligatoire avant même de commencer.
Ce premier contact permet de :
Ces visites ont donc pour objectif de détecter d’éventuels signes de fatigue, de douleurs, de pathologies professionnelles ou de surcharge : on évite ainsi que la santé ne se dégrade avec le temps.
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La visite médicale en BTP est obligatoire pour tous les travailleurs du secteur, quel que soit leur statut. Les apprentis, intérimaires, salariés en CDD ou en CDI sont tous concernés, sans distinction de statut. Même les travailleurs indépendants peuvent bénéficier d’un suivi médical spécifique s’ils adhèrent à un service de santé au travail (SIST).
En effet, la médecine du travail dans le bâtiment concerne tous les professionnels exposés à des risques physiques, chimiques ou organisationnels, c’est-à-dire… pratiquement tout le monde sur un chantier ! Ouvrier, chef d’équipe, conducteur de travaux, grutier ou électricien : tout le monde entre dans le champ de cette surveillance médicale.
C’est une obligation pour l’employeur, mais aussi un levier de sécurité et de prévention pour l’ensemble du secteur.
Même les intérimaires doivent passer la visite médicale en BTP : ce n’est pas l’entreprise utilisatrice qui s’en charge, mais l’agence d’intérim qui les emploie.
Les frais liés aux visites médicales sont entièrement à la charge de l’employeur. Il s’agit ici de la consultation elle-même, mais aussi des éventuels déplacements nécessaires pour s’y rendre.
Chaque visite médicale en BTP doit aussi impérativement avoir lieu pendant le temps de travail. Le salarié n’a donc rien à débourser ni à rattraper. Le temps passé en consultation est considéré comme du temps de travail effectif, sans impact sur la rémunération.
Et si, exceptionnellement, la visite ne peut se tenir pendant les horaires habituels, le salarié doit tout de même être payé comme s’il travaillait.
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Plus le poste est exposé à des risques, plus le suivi médical est rapproché. C’est ce qui permet de coller au plus près de la réalité du terrain.
Si le salarié n’est pas exposé à des risques spécifiques, il bénéficie d’un suivi médical “classique”, aussi connu sous le nom de visite d’information et de prévention (VIP).
Cette visite doit avoir lieu dans les 3 mois suivant la prise de poste (voire avant pour les mineurs ou les travailleurs de nuit). Ensuite, un suivi médical a lieu au maximum tous les 5 ans.
Le salarié du bâtiment bénéficie alors d’un suivi individuel renforcé (SIR) avec :
En dehors de ces échéances classiques, le salarié peut demander une visite à tout moment s’il ressent une gêne, un inconfort ou s’il estime que son poste impacte sa santé.
L’employeur ou le médecin du travail peut aussi déclencher une visite en cas de retour d’arrêt maladie, de changement de poste ou de signalement d’un risque.
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Vous l’aurez compris, l’employeur est légalement tenu d’organiser le suivi médical de ses salariés en lien avec le service de santé et le médecin du travail en BTP. Concrètement, l’entreprise doit :
La visite médicale dans le BTP est donc un véritable outil de prévention. Grâce à elle, on anticipe les risques, on adapte les postes si besoin et on protège la santé de celles et ceux qui font avancer les chantiers au quotidien. La sécurité commence toujours par la santé de ceux qui y travaillent !
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C’est le service de prévention et de santé au travail (SPST) dédié à l’entreprise ou au secteur d’activité qui organise les visites médicales. Dans le bâtiment, cela passe généralement par l’OPPBTP ou un service interentreprises de santé au travail.
En général, une visite médicale doit avoir lieu tous les 5 ans. Pour les postes à risques (comme ceux du BTP), ce délai est réduit à 2 ou 3 ans selon l’évaluation des risques par le médecin du travail.
Non, la visite médicale d’embauche est obligatoire avant toute affectation sur un chantier : travailler sans cette validation expose l’employeur à des sanctions.
Oui, si l’arrêt dépasse 30 jours (ou 8 jours pour un accident du travail), une visite de reprise est obligatoire avant le retour sur le chantier.